météores de souffrance par martine plaucheur

Publié le par lcdc



Je découvre le texte de Michel Tournier sur les météores publié hier sur ce blog, et je ne peux m’empêcher de ramener chaque idée, chaque image, chaque phrase, à la souffrance que je viens de recevoir brutalement,  comme une météore justement, par un coup de fil de ma meilleure amie.

A vrai dire, ce rapprochement ne tient pas tant au contenu du texte (même si des liens inattendus se tissent toujours sur l’écheveau mystérieux du sens et des symboles) qu’à mon état présent : quelque lecture ou quelque action que j’entreprenne aujourd’hui, je rapporte tout à la trop récente et obsédante nouvelle.

« Peur de jeter » écrit Tournier. Moi, peur qu’elle ne jette pas hors d’elle, loin, très loin, la douleur qui la déchire.
« Je rêve d’une déjection totale, universelle, qui précipiterait toute une ville au rebut » écrit Tournier. Moi, je rêve d’une élimination totale de son malheur, et qu’il soit précipité au rebut pour qu’elle recommence à vivre.
« Le hasard et l’accident n’existent pas en ces matières » écrit Tournier. Moi, je me demande si c’était tracé d’avance, comme un inexorable destin contre lequel on ne pouvait rien.
« La cité qui l’a enfanté » écrit Tournier. La souffrance dont il est question, et dont je tairai les détails par pudeur pour celle qui la subit dans sa chair, est celle d’un enfantement qui devient deuil.

Pour une fois, détournement de ce blog pour dire ce que je ne pouvais garder, et que je devais déverser comme ces déchets décrits par Tournier.
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