d'une poubelle à l'autre par éric devillers

Quand j’ai débarqué sur Marseille il y a quatre ans avec mes bagages, quelqu’un m’a dit qu’il fallait lâcher des choses pour vivre là. Tout ce qui était dans mes bagages s’est depuis envolé et j’ai repeuplé mon intérieur avec ce que je trouvais dans la rue, ce qui avait été déposé à côté d’une poubelle pour y avoir une chance d’être récupéré. On s’échange des trucs entre inconnus par poubelles interposées. Une histoire d’amour m’a mené ici, m’y a laissé, j’ai tout jeté pour oublier, puis un autre amour est né à quelques poubelles de distance du premier. J’apprends à être plus sélectif dans ce que je jette, dans ce que je garde, ce sont des bouts de vie, mais tout finit au même endroit paraît-il ?